VI. Le "Règne du Saint-Empire" et ses héros



Une question pourrait peut-être se poser à certains : le « cycle des héros » dont il vient d’être question s’étendant manifestement sur une longue période, et la majorité des « héros » qui doivent réintégrer l’état primordial pour préparer le nouvel « âge d’or » ayant par conséquent disparus depuis longtemps, en quoi ceux-ci sont-ils concernés par les événements de la toute fin du cycle ? À ceci, on pourrait peut-être répondre que, bien plus que les faits historiques en tant que tel, ce qui vaut essentiellement, c’est l’intention (niyyah), "car c’est cela seul qui dépend entièrement de l’homme lui-même, sans être affecté ou modifié par les contingences extérieures comme le sont toujours les résultats de l’action"[1] que d'ailleurs, bien que rien n'ait pu en passer à l'extérieur et se refléter dans l'organisation sociale, les "héros" réalisèrent bel et bien le "Saint Empire" en eux-mêmes ; que, comme nous l'avons dit déjà, tout ce qui se manifeste, quel qu’en soit sa soudaineté apparente, est toujours l’aboutissement d’un travail préalable parfois fort long, mais dont l’effet était demeuré latent jusque-là ; mais aussi, à vrai dire, qu'il pourrait y avoir une réponse en quelque sorte plus « prosaïque », s’il est permis de s’exprimer ainsi, réponse qui n’est probablement pas sans rapport avec ce que la tradition rapporte d’Hénoch et d’Élie[2] :

« […] il y a presque toujours une étroite connexion établie entre Hénoch (Seyidna Idris) et Elie (Seyidna Dhûl-Kifl), enlevés l’un et l’autre au ciel sans être passés par la mort corporelle[3], et la tradition islamique les situe tous deux dans la sphère solaire. De même, suivant la tradition rosicrucienne, Elias Artista, qui préside au « Grand Œuvre » hermétique[4], réside dans la « Citadelle solaire », qui est d’ailleurs proprement le séjour des « Immortels » (au sens des Chirajîvîs de la tradition hindoue, c’est-à-dire des êtres « doués de longévité », ou dont la vie se perpétue à travers toute la durée du cycle)[5], et qui représente un des aspects du « Centre du Monde ». Tout cela est assurément très digne de réflexion, et, si l’on y joint encore les traditions qui, un peu partout, assimilent symboliquement le Soleil lui-même au fruit de l’« Arbre de Vie »[6], on comprendra peut-être le rapport spécial qu’a l’influence solaire avec l’hermétisme, en tant que celui-ci, comme les « petits mystères » de l’antiquité, a pour but essentiel la restauration de l’« état primordial » humain : n’est-ce pas la « Citadelle solaire » des Rose-Croix qui doit « descendre du ciel en terre », à la fin du cycle, sous la forme de la « Jérusalem céleste », réalisant la « quadrature du cercle » selon la mesure parfaite du « roseau d’or » ? »

Or, si c’est la « Citadelle solaire » qui doit descendre du ciel en terre à la fin du cycle, il est assez naturel que ses « résidents » descendent avec elle[7] ; et c’est vraisemblablement de cela qu’il s’agit au début du chapitre VIII du Roi du monde :

« L’Agarttha, dit-on […], ne fut pas toujours souterraine, et elle ne le demeurera pas toujours ; il viendra un temps où, suivant les paroles rapportées par M. Ossendowski, « les peuples d’Agharti sortiront de leurs cavernes et apparaîtront sur la surface de la terre[8] ». »

Dans la tradition islamique aussi, il est question d’un peuple à la fonction mystérieuse « dont la vie se perpétue à travers toute la durée du cycle » : le « peuple de Jonas », ce qui est vraisemblablement à rapprocher du « signe de Jonas » évangélique (et aussi de ce que dit Guénon de Jonas dans Les mystères de la lettre Nûn) ; mais ce qui est encore plus digne de remarque, c’est le hadith dans lequel on voit un « héritier » du Christ attendant pour apparaître à nouveau, caché dans une montagne, le retour de son Seigneur :

« [...] - Qui es-tu ? Dieu te fasse miséricorde ! Es-tu un ange, un habitant d’entre les djinns ou encore l’un des pieux serviteurs de Dieu ? Nous avons entendu ta voix, montre-toi donc à nous ! Nous sommes une délégation de Dieu, de Son Envoyé et de ‘Umar b. al-Khattâb.

« Alors la montagne s’ouvrit sur un personnage à la stature impressionnante (litt : à la tête comme une meule) ; à la barbe et aux cheveux blancs et qui nous salua [ainsi] :

- Que la Paix soit sur vous, ainsi que la miséricorde de Dieu et Ses bénédictions !

- Qui es-tu donc ? Dieu te fasse miséricorde !

- Je suis Zurayb, fils de Barthamlâ, le pieux serviteur et l’héritier de Jésus, fils de Marie, qui m’a établi sur cette montagne et a invoqué Dieu afin que j’y demeure jusqu’à sa descente des cieux. […] »

Et Ibn ‘Arabî écrit que, « de nos jours, il existe un groupe de compagnons de Jésus et de Jonas –sur eux la paix- qui vivent retranchés du monde  […] » ; et « cet héritier de Jésus, cet Ibn Barthamlâ se trouve toujours dans sa montagne où il adore Dieu sans jamais fréquenter personne » ("De la connaissance des saints de nature christique", ch.36 des Futuhât, trad. Penot).

Comme nous l’allons voir, la « résurrection » des habitants de la Citadelle solaire, à la fin du cycle, est fort connue de la tradition chrétienne, et c’est peut-être à cette résurrection que pense Guénon en écrivant au chapitre XXIV de L’homme et son devenir selon le Védântâ que « l’interprétation la plus exotérique de la « résurrection des morts » suffit à montrer que, même au point de vue théologique, il ne peut y avoir une antinomie irréductible entre le « salut » et l’« incorporation » ».

Voici maintenant le vingtième chapitre de l’Apocalypse, où est décrite la « première résurrection » :

« Je vis un ange descendre du ciel avec la clé de l’abîme et une grande chaîne dans sa main. Et il saisit le dragon, le serpent, l’antique, qui est [le] Diable et Satan, et il le lia pour mille ans. Et il le jeta dans l’abîme, qu’il ferma et scella sur lui, pour qu’il n’égare plus les nations, jusqu’à ce que fussent achevées les mille ans ; après cela, il doit être délié pour un peu de temps.

« Et je vis les trônes, et ils s’assirent dessus, et il leur fut donné de juger, et [je vis] aussi les âmes de ceux qui avaient été décapités à cause du témoignage de Jésus et du Verbe de Dieu, ceux qui ne s’étaient pas prosternés devant la bête et son image, ceux qui n’avaient pas reçu la marque sur leur front et sur leur main ; et ils reprirent vie et ils régnèrent avec le Christ pendant mille ans. Le reste des morts ne reprirent pas vie jusqu’à ce que fussent achevés les mille ans. Telle est la résurrection, la première ! Heureux et saint, celui qui a part à la résurrection, la première ! Sur ceux-là, la seconde mort n’a pas de pouvoir ; mais ils seront prêtres de Dieu et du Christ, et ils régneront avec lui mille ans. »

Si la seconde mort, c’est à dire la mort psychique, n’a pas de pouvoir sur eux, c’est qu’ils sont réintégrés dans l’état primordial ; en outre, nous retrouvons dans ce texte la « discrimination »  dont il a été question au chapitre précédent. De son côté, saint Irénée commente cette « première résurrection » en des termes qu'il convient de citer un peu longuement :

« [...] Aussi est-il nécessaire de déclarer à ce sujet que les justes doivent d'abord, dans ce monde rénové, après être ressuscités à la suite de l'apparition du Seigneur, recevoir l'héritage promis par Dieu aux pères et y régner ; ensuite seulement aura lieu le jugement de tous les hommes. Il est juste, en effet, que dans ce monde même où ils ont peiné et où ils ont été éprouvés de toutes manières par la patience, ils recueillent le fruit de cette patience ; que, dans le monde où ils ont été mis à mort à cause de leur amour pour Dieu, ils retrouvent la vie ; que, dans le monde où ils ont enduré la servitude, ils règnent. Car Dieu est riche de tous biens, et tout lui appartient. Il convient donc que le monde lui-même restauré en son état premier soit, sans plus aucun obstacle, au service des justes. C'est ce que l'Apôtre fait connaître dans son épître aux Romains, lorsqu'il dit : "La création attend avec un ardent désir la révélation des fils de Dieu ; car elle a été assujettie à la vanité, non de son gré, mais à cause de celui qui l'y a assujettie, avec l'espérance qu'elle aussi serait un jour libérée de l'esclavage de la corruption pour avoir part à la liberté glorieuse des enfants de Dieu" »

De ces paroles du Christ lors de la sainte Cène : « Je vous le dis, je ne boirai plus désormais du fruit de cette vigne, jusqu'au jour où j'en boirai de nouveau avec vous dans le royaume de mon Père », Irénée conclut que « la chair qui ressuscitera dans une condition nouvelle [cf. cette note du ch. XLII des Aperçus sur l’initiation] est aussi celle-là même qui aura part à la coupe nouvelle ». Et le Père de l'Église et évêque de Lyon rappelle ces promesses du Christ « Quiconque aura quitté champs, ou maisons, ou parents, ou frères, ou enfants à cause de moi, recevra le centuple en ce siècle et héritera de la vie éternelle dans le siècle à venir ».

Commentant d'autre part les prophéties d'Isaïe, saint Irénée écrit : « Si certains essaient d'entendre de telles prophéties dans un sens allégorique, ils ne parviendront même pas à tomber d'accord entre eux sur tous les points. D'ailleurs, ils seront convaincus d'erreur par les textes eux-mêmes, qui disent : "Lorsque les villes des nations seront dépeuplées, faute d'habitants, ainsi que les maisons, faute d'hommes, et lorsque la Terre sera laissée déserte..." "Car voici, dit Isaïe, que le Jour du Seigneur vient, porteur de mort, plein de fureur et de colère, pour réduire la Terre en désert et en exterminer les pécheurs." Il dit encore : "Que l'impie soit enlevé, pour ne point voir la gloire du Seigneur !" Et après que cela aura eu lieu, "Dieu, dit-il, éloignera les hommes, et ceux qui auront été laissés se multiplieront sur la Terre. Ils bâtiront des maisons et eux-mêmes les habiteront ; ils planteront des vignes et eux-mêmes en mangeront". Toutes les prophéties de ce genre se rapportent sans conteste à la résurrection des justes, qui aura lieu après l'avènement de l'Antéchrist et l'anéantissement des nations soumises à son autorité : alors les justes régneront sur la Terre, croissant à la suite de l'apparition du Seigneur ; ils s'accoutumeront, grâce à lui, à saisir la gloire du Père, et dans ce royaume, ils accéderont au commerce des saints anges ainsi qu'à la communion et l’union avec les réalités spirituelles. »

Quant aux hommes qui vivront dans les derniers temps, et qui bénéficieront ainsi de la glorieuse compagnie des élus, voici ce qu'en dit saint Irénée : « Et tous ceux que le Seigneur trouvera en leur chair, l'attendant des cieux après avoir enduré la tribulation et avoir échappé aux mains de l'impie, ce sont ceux dont le prophète a dit : "Et ceux qui auront été laissés se multiplieront sur la Terre" » ; ce à quoi semble correspondre ce passage du Vishnu-Purâna : « [Lorsque le dixième Avatarâ, c’est à dire le Christ de la « seconde venue », rétablira la justice sur terre,] les esprits de ceux qui vivent à la fin de « l’âge sombre » seront éveillés et deviendront aussi transparents que le cristal. Les hommes qui seront ainsi changés par la vertu de cette époque particulière, seront comme les semences des êtres humains, et donneront naissance à une race qui suivra les lois de l’âge Krita ou de l’âge de la pureté. »

Dans Le symbolisme de la croix, il y a une allusion au « règne de mille ans » qu’il nous faut également citer :

« Nous avons vu qu’il est question, chez Clément d’Alexandrie, de six phases du temps, correspondant respectivement aux six directions de l’espace : ce sont, comme nous l’avons dit, six périodes cycliques, subdivisions d’une autre période plus générale, et parfois représentées comme six millénaires. Le Zohar, de même que le Talmud, partage en effet la durée du monde en périodes millénaires. « Le monde subsistera pendant six mille ans auxquels font allusion les six premiers mots de la Genèse »[9] ; et ces six millénaires sont analogues aux six « jours » de la création[10]. Le septième millénaire, comme le septième « jour », est le Sabbath, c’est-à-dire la phase de retour au Principe, qui correspond naturellement au centre, considéré comme septième région de l’espace. Il y a là une sorte de chronologie symbolique, qui ne doit évidemment pas être prise à la lettre, pas plus que celles que l’on rencontre dans d’autres traditions ; Josèphe[11] remarque que six mille ans forment dix « grandes années », la « grande année » étant de six siècles (c’est le Naros des Chaldéens) ; mais, ailleurs, ce qu’on désigne par cette même expression est une période beaucoup plus longue, dix ou douze mille ans chez les Grecs et les Perses. Cela, d’ailleurs, n’importe pas ici, où il ne s’agit nullement de calculer la durée réelle de notre monde, ce qui exigerait une étude approfondie de la théorie hindoue des Manvantaras ; comme ce n’est pas là ce que nous nous proposons présentement, il suffit de prendre ces divisions avec leur valeur symbolique. Nous dirons donc seulement qu’il peut s’agir de six phases indéfinies, donc de durée indéterminée, plus une septième qui correspond à l’achèvement de toutes choses et à leur rétablissement dans l’état premier. » Et Guénon ajoute cette note : « Ce dernier millénaire est sans doute assimilable au « règne de mille ans » dont il est parlé dans l’Apocalypse.

Ainsi, le « règne de mille ans » est le Sabbath, dont il a déjà été question à propos des "sept rayons de l'arc en ciel", et « dont le sens de « repos » se réfère à l’idée de la « Paix », qui est, comme nous le verrons, l’aspect externe de la Divinité, « celui par lequel elle se communique au « monde inférieur » », et qui est aussi « l’un des attributs fondamentaux des centres spirituels établis en ce monde ». Sabbath est encore un synonyme de « Malkuth », le « Royaume », désignation qui est assez digne de remarque au point de vue ou nous nous plaçons ici ; en outre, Malkuth, dernière des Sephiroth, est « la « synthétisation » finale dans laquelle toutes choses sont ramenées à un état qui correspond, à un autre niveau, à l’unité principielle de Kether », première des Sephiroth ; et c’est encore le réservoir des eaux célestes, qu’elle répand en abondance, le centre spirituel de notre monde : de là partent les quatre fleuves du Paradis, se dirigeant vers les quatre points cardinaux (Cf. Le Roi du Monde, ch.VI).

« […] l’humanité n’a jamais été aussi éloignée du « Paradis terrestre » qu’elle l’est actuellement ; mais il ne faut pas oublier pourtant que la fin d’un cycle coïncide avec le commencement d’un autre cycle ; qu’on se reporte d’ailleurs à l’Apocalypse, et l’on verra que c’est à l’extrême limite du désordre, allant jusqu’à l’apparent anéantissement du « monde extérieur », que doit se produire l’avènement de la « Jérusalem céleste », qui sera, pour une nouvelle période de l’histoire de l’humanité, l’analogue de ce que fut le « Paradis terrestre » pour celle qui se terminera à ce moment même […]. L’identité des caractères de l’époque moderne avec ceux que les doctrines traditionnelles indiquent pour la phase finale du Kali-Yuga permet de penser, sans trop d’invraisemblance, que cette éventualité pourrait bien n’être plus très lointaine ; et ce serait là, assurément, après l’obscuration présente, le complet triomphe du spirituel. » Et à ce passage d’Autorité spirituelle et pouvoir temporel, Guénon ajoute cette  note : « Ce serait aussi, d’après certaines traditions d’ésotérisme occidental, se rattachant au courant auquel appartenait Dante, la véritable réalisation du « Saint-Empire » ; et, en effet, l’humanité aurait alors retrouvé le « Paradis terrestre », ce qui, d’ailleurs, impliquerait la réunion des deux pouvoirs spirituel et temporel dans leur principe, celui-ci étant de nouveau manifesté visiblement comme il l’était à l’origine. »

Ce n'est donc pas sans raison que Guénon a écrit, d'une part, que la "Chrétienté" n'avait jamais pu se réaliser complètement, et, d'autre part, que l’œuvre de Dante était, à certains égards, comme le testament du moyen âge finissant : ce n'est pas au moyen âge, semble-t-il, que la véritable réalisation du Saint Empire doit-être rapportée, mais au « redressement » de la fin du cycle qui, « remettant soudain toutes choses à leur place normale, alors même que la subversion semblait complète, préparera immédiatement « l’âge d’or » du cycle futur ». D’autre part, la Bible comme saint Irénée semblent indiquer que le « règne de mille ans » doit précéder la dissolution complète du monde actuel (dissolution achevée avec l’aide des hordes de Gog et de Magog, qui représentent des entités subtiles inférieures dont nous aurons à reparler), ce qui peut conduire à penser que la fixation ou « cristallisation » ultime des résultats positifs de la manifestation cyclique, qui coïnciderait avec ce règne, doit être suivie d’une « solution » coïncidant avec le début du cycle suivant proprement dit :

« […] il va de soi que, dans [la fixation ultime des résultats du cycle sous la forme de la « Jérusalem céleste »], et pour qu’elle soit […] véritablement une restauration de l’« état primordial », il faut une intervention immédiate d’un principe transcendant, sans quoi rien ne pourrait être sauvé et le « cosmos » s’évanouirait purement et simplement dans le « chaos » ; c’est cette intervention qui produit le « retournement » final, déjà figuré par la « transmutation » du minéral dans la « Jérusalem céleste », et amenant ensuite la réapparition du « Paradis terrestre » dans le monde visible, où il y aura désormais « de nouveaux cieux et une nouvelle terre », puisque ce sera le début d’un autre Manvantara et de l’existence d’une autre humanité. »




[1] En guise d’illustration de ceci, on pourrait peut-être renvoyer au passage suivant.

[2] Non plus peut-être, ajouterons-nous, avec cette indication donnée par Guénon dans une lettre du 29 septembre 1933 : « Non seulement la tradition islamique donne un rang spirituel très élevé aux guerriers tués dans le jihad, mais il y a ceci de spécial qu’on les considère comme n’étant pas morts véritablement ; je dois dire que c’est là un point qui est assez difficile à expliquer clairement. » Cf. Coran, II.154

[3] Il est dit qu’ils doivent se manifester de nouveau sur la terre à la fin du cycle : ce sont les deux « témoins » dont il est parlé au chapitre XI de l’Apocalypse.

[4] Il incarne en quelque sorte la nature du « feu philosophique », et l’on sait que, d’après le récit biblique, le prophète Elie fut enlevé au ciel sur un « char de feu » ; ceci se rapporte au véhicule igné (taijasa dans la doctrine hindoue) qui, dans l’être humain, correspond à l’état subtil (voir L’Homme et son devenir selon le Vêdânta, chap. XIV).

[5] Voir L’homme et son devenir selon le Vêdânta, chap. I. – Rappelons aussi, au point de vue alchimique, la correspondance du Soleil avec l’or, désigné par la tradition hindoue comme la « lumière minérale » ; « l’or potable » des hermétistes est d’ailleurs la même chose que le « breuvage d’immortalité », qui est aussi appelé « liqueur d’or » dans le Taoïsme.

[6] Voir Le Symbolisme de la Croix, chap. IX.

[7] Dans un article paru dans le « Voile d’Isis » en 1931, Jean Reyor écrit les lignes suivantes : « Et maintenant, la mission des Rose-Croix est-elle terminée ? Il semble que non, puisqu’il est dit qu’ils sont destinés à accomplir le rétablissement de toutes choses en un état meilleur avant que la fin du monde arrive […]. Ils doivent donc se manifester de nouveau avant la fin du cycle… » (Les Rose-Croix et l’Église Intérieure)

[8] Ces mots sont ceux par lesquels se termine une prophétie que le « Roi du Monde » aurait faite en 1890, lorsqu’il apparut au monastère de Narabanchi.

[9] Siphra di-Tseniutha : Zohar, II, 176 b.

[10] Rappelons ici la parole biblique : « Mille ans sont comme un jour au regard du Seigneur ».

[11] Antiquités judaïques, I, 4.

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